Ressource - L'autoportrait
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carton de l'exposition "explorations" - galerie Art Attitude Hervé Bize

L'autoportrait dans l'histoire des arts :
un jeu de miroirs…

 

     "Connais-toi toi-même. Faut-il en faire le devoir de chacun ? Sans doute que non.
     Ce n'est que dans la mesure où je ne me connais pas moi-même que je peux me réaliser et faire quelque chose.
Seul celui qui se trompe sur soi, qui ignore les motifs de ses actes, peut oeuvrer. Un créateur, qui est transparent à lui-même, ne crée plus" (Cioran, cité par Pascal Bonafoux)

                    

 

Mots-clés :

 

Attributs : Dans un autoportrait, ce sont tous les détails narratifs², en apparence annexes, qui nous aident à interpréter l'oeuvre, s’ajoutant ainsi aux éléments purement stylistiques (composition, couleurs, technique). L’ensemble permet d’effectuer à l’écrit ou à l’oral une analyse d’image.

 

Introspection : l'introspection, c'est s'analyser soi-même. L'autoportrait est une introspection offerte aux autres.

 

Médicis (Cardinal Léopold de Médicis) : ce cardinal et mécène² florentin du 17ème  siècle est le premier a avoir systématiquement collectionné des autoportraits dont il fut souvent le commanditaire. A sa mort, il en légua plus de quatre-vingt au musée des Offices de Florence. Ses successeurs porteront le total à environ mille tableaux, une collection unique au monde (où l'on compte cependant peu d'artistes modernes).

 

Miroir : pendant longtemps, le miroir – inventé au 15ème siècle -  a été le seul moyen de se voir soi-même. Mais le miroir triche : l'image qu'il nous renvoie est une image inversée.

 

Mise en abyme : une image dans l’image, un tableau reproduit comme attribut dans un tableau, un film dans le film…. Le procédé est employé dans de nombreux autoportraits dont nous allons parler plus loin…

 

Modèle : Dans un autoportrait, l'artiste est son propre modèle. Il peut néanmoins choisir de se représenter en compagnie de son, ou ses modèles, comme l'ont fait Vélasquez dans son tableau "les Ménines" (voir plus loin) ou Courbet (« l’atelier du peintre)

 

Narcisse : Narcisse, fils d’un dieu et d’une nymphe,  tomba amoureux de son reflet dans l'eau et en mourut. Narcissique signifie de nos jours que l'on est particulièrement content de soi-même : de son apparence, mais aussi par extension de toute sa propre personne.

 

 

    QU'EST-CE QU'UN AUTOPORTRAIT ?   

 

        L'autoportrait est un sous-genre – mineur - du portrait. Curieusement, ce n'est qu'en 1950 que le mot est officiellement admis dans la langue française.

        Faire un autoportrait, c'est se représenter soi-même : de face ou de trois-quarts, le corps entier ou fragmenté, avec ou sans mise en scène, seul ou avec d'autres personnages.

Sans corps du tout, à la limite : la photographie du contenu de vos poches est une forme d'autoportrait, et vous pouvez également "arranger" votre chambre de telle façon qu'elle en dira beaucoup plus sur vous que la plus ressemblante des photographies. Un autoportrait réussi ne montre pas que l'apparence, mais aussi les sentiments, la personnalité, "l'âme" du sujet.

 

C'est aussi un genre littéraire...

 

 

    L'autoportrait n'est pas réservé aux arts plastiques, c'est aussi un genre littéraire.

L'autoportrait littéraire est une catégorie qui ne doit pas être confondue avec l'autobiographie (ou "mémoires), mais qui s’en rapproche ; c'est un genre qui a ses lettres de noblesse : Montaigne, Stendhal, Leiris, Rousseau, Flaubert ("madame Bovary, c'est moi !"), Sartre, Gide, Sarraute…


   Curieusement, l’écrivain fait souvent appel au langage pictural, comme dans ce texte fameux de Montaigne :

    « Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice: car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l'a permis. Que si j'eusse été entre ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier, et tout nu. »

 

Et  bien sûr le  miroir est souvent invoqué (ici par Leiris) :

  « J'ai horreur de me voir à l'improviste dans une glace car, faute de m'y être préparé, je me trouve à chaque fois d'une laideur humiliante »

                         

   Mais pourquoi faire son autoportrait  

 

    L'autoportrait, c'est "voici comment je me suis vu à un moment donné", et en même temps "voici comment j'ai voulu que l'on me voit" (sous-entendu : « voilà l'image que je souhaite laisser à la postérité »). Un jeu entre le désir d'authenticité et la façade sociale que l'artiste souhaite généralement préserver (il y a des exceptions), et souvent conforter.           

 

Mais l'artiste qui se représente affirme aussi : "je suis cette oeuvre", celui qui a été capable de la créer, qui a le savoir-faire nécessaire pour cela. Nombreux d'ailleurs sont les autoportraits ou l'artiste pose « en artiste », ses outils à la main.

 

A ce jeu de l'autoportrait, tous les créateurs importants se sont prêtés un jour ou l'autre. Certains en ont même fait l'une des composantes majeures de leur oeuvre en se représentant à tous les âges de leur vie : Albrecht Dürer, Rembrandt, Vincent Van Gogh, Egon Schiele, Nan Goldin, Frida Kahlo, Opalka...

 

Suivant l'époque, les "raisons" de l'autoportrait peuvent être différentes :

 

L'artiste de la Renaissance va affirmer son nouveau statut de "star internationale" (Albrecht Dürer, Jean Van Eyck, Raphaël, Diégo Vélasquez, Léonard de Vinci).

L'artiste "moderne" sera plus porté vers l'introspection² psychologique, voir le misérabilisme (Vincent Van Gogh, Otto Dix,  Egon Schiele, Léon Spilliaert, Pablo Picasso, Pierre Bonnard, Frida Kahlo, Francis Bacon). L'artiste contemporain jouera, rusera avec toutes les ambiguïtés du genre (Andy Warhol, Jean-Michel Journiac, Cindy Sherman).

Dans tous les cas, l'autoportrait ne se réduit pas à un monologue entre l'artiste et lui-même, c'est un dialogue avec le spectateur, l'histoire de l'art en toile de fond.

 

 

HISTORIQUEMENT....

 

Historiquement, la plupart des autoportraits antiques - s'il y en eu - nous sont inconnus, l'artiste ne signant pas. Si tel ou tel peintre égyptien s'est amusé à représenter un personnage avec ses propres traits, nous l'ignorerons toujours.

 

     Quelques rares autoportraits (perdus) sont avérés par des textes dans la Grèce antique : d'après Pline l'Ancien, les artistes grecs pratiquent le genre dès le 4ème  siècle avant JC : Zeuxis ou Iaia de Cyzique par exemple) ; très peu au Moyen-âge, époque où la notion même d'artiste n'existe pas : artisan au service d'un mécène², il ne saurait être question qu'il se mette en avant, même discrètement. Est mentionné sur l'oeuvre celui qui l'a payé, non pas celui qui l'a exécuté. En outre, la représentation stéréotypée et conventionnelle des visages n'autorise guère la fantaisie, la différenciation. L’époque n’est pas individualiste.
 

Cependant, à partir du 11ème  siècle, on trouve dans les lettrines² des livres quelques représentations de l'artiste.

Le réalisme, l'imitation de la nature n'intéresse pas encore. Il existe déjà des portraits cependant, mais ils sont réservés aux puissants, et l'artiste n'en fait pas partie.

 

Tout change avec la Renaissance : l'art cherche alors à copier la nature, ou plus exactement à faire ressortir ce qu’elle a de divin dans son essence même (le 16ème  est encore un siècle profondément religieux). En 1550, la publication du livre de Vasari, « vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes », illustré de 144 portraits, aura un impact considérable sur le statut de l’artiste.


    On réinvente une antiquité où les créateurs auraient été mis sur un piédestal ; l’artiste de la Renaissance, nouveau Prométhée désormais  reconnu, affirme sur la toile (plus rarement dans le marbre) son nouveau statut social. Il met aussi sa vie, son individualité, en scène, quitte à  en exagérer parfois les aspects les plus saillants (Le Caravage particulièrement, comme beaucoup plus tard Gustave Courbet, Vincent Van Gogh, Egon Schiele…).

 

    Raphaël, Diégo Vélasquez, Titien, Albrecht Dürer, sont des peintres officiels à la cour des rois, leurs autoportraits affirment cette situation et la confortent : on n'est jamais si bien servi que par soi-même !

 


 

Oeuvres abordées, par ordre chronologique

 

     Jean Fouquet : autoportrait provenant du cadre du diptyque de Notre-dame de Melun, vers 1450 vers 1596
 

   Raphaël : l'Ecole d'Athènes 1508 - 1511 Fresque, Rome (Vatican)

 

     Léonard de Vinci : portrait d'un homme barbu (autoportrait présumé) vers 1513  sanguine sur papier, 33,3 x 21,3 cm Turin

 

      Le Greco L'enterrement du comte d'Orgaz   1586 - 1588 huile sur toile 480 x 360 cm  musée du Louvre, Paris

 

    Michelangelo Merisi, dit "Le Caravage": "Méduse" vers 1596 60 x 55 cm, musée des Offices, Florence.

 

    Michelangelo Merisi, dit "Le Caravage": "David tenant la tête de Goliath" 1609, huile sur toile 125 x 101 cm Rome, galerie Borghèse.

 

     Artemisia Gentileschi : "autoportrait en allégorie de la Peinture" 1638 huile sur toile 98 x 75 cm Collection royale de Windsor

 

     Diego Vélasquez : « les ménines » ou « la famille de Philippe IV »   1656      318 x 276 cm  musée du Prado, Madrid

 

     Elisabeth Louise Vigée-Lebrun  "madame Elisabeth Louise Vigée-Lebrun et sa fille Jeanne-Marie-Louise" 1786  huile sur bois 94 x 130 cm

 

  Egon Schiele  autoportrait 1912

 

    Vincent Van Gogh : autoportrait dédicacé à Paul Gauguin 1888 huile sur toile 59 x 48,5 cm    huile sur toile  35,6 x 30,5 cm Fogg Art Museum de Cambridge
 

     Vincent Van Gogh   "Autoportrait dit "l'homme à la pipe" 1889  huile sur toile  51 x 45 cm

     Léon Spilliaert : autoportrait au miroir, 1908

 

    James Ensor : « autoportrait aux masques » 1899  huile sur toile  120 x 80 cm

 

     Salvador Dali : autoportrait mou avec du lard grillé, 1941

 

     Frida Kahlo : "la colonne brisée" 1944   huile sur toile  40 x 31 cm

 

    Norman Rockwell  :  triple autoportrait  1960   huile sur toile   113 x 88 cm


    Pablo Picasso : 4 autoportraits représentatifs de ses diverses périodes.

 

     Francis Bacon : étude pour un autoportrait   1980

  

     Roman Opalka : Opalka 1965/1

 

 

 

 

Jean Fouquet (1420 – 1485) : autoportrait provenant du cadre du diptyque de Notre-Dame de Melun, vers 1450

                       

       Il s'agit d'une miniature, de la taille d'une pièce de monnaie, dans un petit coin du dyptique (tableau composé de deux parties). Jean Fouquet s'y représente de trois-quarts, à la manière des portraits d’hommes célèbres de l'antiquité. Il nous regarde comme on le regarde, s'adresse à sa postérité par le langage des yeux : « voilà, c'était moi Jean Fouquet ».

 

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Raphaël (1483-1520)  l'Ecole d'Athènes 1509-1512-1511 Fresque, Rome (Vatican)  770 x 440 cm



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         Au centre, en toge rouge, Platon (peut-être avec les traits de Léonard de Vinci). Raphaël est le deuxième en partant de la droite (avant-plan) et figure Appelle, un célèbre peintre grec du 4ème siècle avant JC. 

                                                                   

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    Remarquez qu’il nous regarde fixement,  nous prend à témoin : « hé, vous m’avez vu ? J’y suis moi aussi, juste à côté de Ptolémée et ce tableau, c’est mon œuvre »


Discret, certes, mais bien présent !.

 


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Diego Vélasquez (1599 – 1660) : « les ménines ou la famille de Philippe IV »   1656  318 x 276 cm  musée du Prado, Madrid

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      Dans cette vaste composition, Vélasquez (à gauche, en train de peindre) tient la place toute particulière du chef d’orchestre, ou plutôt du metteur en scène.

Qui regarde, qui est regardé ?

L’infante (la fille du roi) est entourée de ses demoiselles d’honneur (les ménines). Ses parents, le roi et la reine, se reflètent dans un miroir. Vélasquez (peintre officiel de Philippe IV) se représente en train de peindre, et « nous » regarde…
Un personnage en arrière-plan (un parent de Vélasquez) vient complexifier encore un peu plus l'étagement des plans.

Que peint exactement l'artiste ? Peut-être le couple royal, justement, celui qui se reflète dans le miroir. Vertigineuse mise en abyme qui joue sur toutes les possibilités de la représentation picturale et font de cette peinture l’une des plus fascinantes compositions de l’art occidental.              

 


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Léonard de Vinci (1452 – 1519) : portrait d'un homme barbu (autoportrait présumé) vers 1513  sanguine sur papier, 33,3 x 21,3 cm Turin

     Lorsque je montre en classe cet autoportrait en demandant de qui il s'agit, on me réponds "Dieu", "le Père Noël", "Monsieur Montanari" (un professeur du collège doté d’une barbe blanche) et plus récemment "Ben Laden"...
 

     Il y a quelques incertitudes sur l'authenticité de cette oeuvre, découverte assez récemment (1840). Il pourrait même s'agir d'un faux (excellent au demeurant), réalisé à partir d'une gravure publiée en 1810, gravure qui serait elle-même tirée du dessin original.
 

Lorsque l'on ne connaît qu'un seul nom d'artiste, c'est en général celui de Léonard de Vinci, l'artiste humaniste par excellence, l'incarnation même de l'esprit de la Renaissance.

Nous avons sa description par Vasari :

'Il réunissait une beauté physique au-dessus de toute éloge à une grâce infinie dans tous ses actes;;;la vue de son éclatante beauté rassérénait les plus tristes"

 Ce qui nous décrit davantage une personnalité charismatique qu’un type physique.
 

En 1513, Vinci a 60 ans, il vivra encore 6 ans. Il est vieux pour l'époque, mais sans plus. Comment se représente t-il ? En noble vieillard, en archétype du philosophe : regard lucide et désabusé qui nous traverse, expression dubitative et vaguement interrogative, Léonard de Vinci regarde les siècles à venir, l'humanité toute entière, sa postérité.

                                                                            
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Peut-être reprend-il à son compte, comme l'avance l’historien d’art  Thomas Schlesser, le portrait de lui réalisé par Raphaël dans "l'Ecole d'Athènes" (ci-dessus) ; il y figure (probablement) Platon, le plus classique des philosophes.

 


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Le Greco (1541-1614) « L'enterrement du comte d'Orgaz »   1586 - 1588   huile sur toile 480 x 360 cm  musée du Louvre, Paris

 

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Chef d’œuvre du maniérisme,  cette toile représente "l’apparition" miraculeuse de deux saints lors de l’enterrement du comte d’Orgaz, un noble espagnol de Tolède.

                                                                               

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Le seul personnage qui regarde le spectateur serait un autoportrait du Greco.

 

 

 


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Michelangelo Merisi, dit "Le Caravage" (1571 – 1610) : "Méduse"  60 x 55 cm, musée des Offices, Florence.


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Le Caravage est le premier d'une longue série à venir de "peintres maudits", c'est à dire à la fois talentueux, novateurs, et autodestructeurs.

"Toulouse-Lautrec du 16ème siècle", il fréquente avec assiduité les bas-fonds de Rome : cabarets, maisons closes, il mène la vie d'un noceur, d'un marginal, ce qui lui vaudra d'être emprisonné pour meurtre, défiguré lors d'une bagarre, et probablement assassiné à l'âge de 39 ans.

Attiré par les garçons, il réalise de nombreux portraits d'adolescents, qui, souvent, lui ressemblent énormément.

Comment le sait-on ? Par ses nombreux autoportraits avérés, "le jeune Bacchus malade", "le martyre de saint-Matthieu" (où il apparaît en figurant), " David tenant la tête de Goliath" et "Holopherne décapité par Judith" où il est probable que la tête coupée soit la sienne.

Car cet artiste excessif, violent, a un goût prononcé pour les têtes coupées, comme celle de cette Gorgone qui lui ressemble également beaucoup, ou même la sienne (voir ci-dessous)...

 


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Michelangelo Merisi, dit "Le Caravage"  (1571 – 1610) : "David tenant la tête de Goliath" 1609, huile sur toile 125 x 101 cm Rome, galerie Borghèse.

  

La tête de Goliath serait celle du Caravage lui-même, et donc un autoportrait !

 

 
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Artemisia Gentileschi (1593 – 1652): "autoportrait en allégorie de la Peinture" 1638 huile sur toile 98 x 75 cm Collection royale de Windsor 

        Les autoportraits féminins ne sont pas si rares que l’on pourrait le croire. Les femmes artistes ont toujours été très nombreuses, et, comme les hommes et pour les mêmes raisons, elles se sont livrées à cet exercice de l'autoportrait. Leur relative absence de notoriété vient en partie du fait que le monde des arts a été, jusqu’à la fin du 20ème siècle, un univers presque uniquement masculin. Dans l’imaginaire collectif (aujourd’hui encore) l’artiste est un homme ; liberté de voyager, argent, entregent, tout est certainement plus difficile pour l’artiste femme qui veut être reconnue comme telle.  

Ce n’est qu’à partir du milieu du 19ème siècle, par exemple, que les écoles d’art acceptent enfin des étudiantes…

Aussi, celles qui ont "percée" avant cette date sont souvent filles d’artistes, et ont pu profité de l’enseignement paternel : Marietta Robusti (fille du Tintoret), par exemple, ou Artemisia Gentileschi.

 Artemisia a 45 ans lorsqu’elle exécute ce tableau. C'est une artiste reconnue qui se représente dans l'exercice de ses fonctions. Influencée par le Caravage, elle peindra par ailleurs de nombreux autoportraits (celui-ci sera le dernier), dont le très violent "Judith et Holopherne" (ci-dessous) qui fait écho à celui de son maître spirituel sur le même thème : elle s'y représente deux fois, comme Judith, mais aussi probablement comme la servante qui l'assiste, la scène toute entière étant l'exécution symbolique d'un homme (un collègue peintre) qui l'a violé vers l'âge de 19 ans.


 

 

                                Artemisia Gentileschi (1593 – 1652): "Judith et Holopherne"

 

Une revanche picturale en quelque sorte, une catharsis (thérapie par l’art) très certainement.

 

 
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Elisabeth Louise Vigée-Lebrun  (1755 – 1842) "madame Elisabeth Louise Vigée-Lebrun et sa fille Jeanne-Marie-Louise" 1786  huile sur bois 94 x 130 cm. Musée des Offices de Florence. 

 

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      Il n'existe pas moins de six copies de ce tableau de cet autoportrait néo-classique, sentimental dans l'esprit de Rousseau,réalisé d'après une composition d'Angelica Kaufmann. L'original se trouve au musée des Offices de Florence. C’est dire le succès qu’il a rencontré ! (il existe aussi des copies des copies, le genre "autoportrait" étant en ce temps-là particulièrement à la mode).

Elisabeth Louise Vigée-Lebrun est une des rares artistes « d’autrefois » qui ait été reconnue comme telle, à part entière. Fille d'un artiste pastelliste qui l'a formé, elle est, en 1786 et depuis 3 ans, l’unique membre féminin de l’académie de peinture. Elle est reconnue dans son statut, et bénéficie du soutien de l’institution. Elle a laissé un mari à Paris, et vit à Londres, aussi indépendante qu'il est possible de l'être pour une femme de cette époque.

 

 

 

 
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   Egon Schiele -  autoportrait 1912

       En quinze ans, Egon Schiele a réalisé une centaine d’autoportraits, un record dans l’histoire de l’art ! Il faut dire que le genre introspectif est à la mode chez les artistes expressionnistes, contemporains de la psychanalyse, et Schiele ne diffère en cela de Kokoschka, Spilliaert ou Ensor que par le nombre impressionnant des tableaux dont il est le modèle. 

Il est vrai que le principal ornement de son premier appartement était un grand miroir, un cadeau de sa mère ! Voilà qui aurait intéressé Sigmund Freud.
 

Dans ses dessins, Schiele ne s’encombre guère d’attributs. L’être est nu, et souvent littéralement : le « déshabillage de l’âme » s’accompagne d’un « déshabillage du corps ». Portraits et autoportraits sont réduits à eux-mêmes, sans accessoires ni décor,  seule compte la pose, théâtrale, grinçante, dramatique, torturée, toujours très expressive : Egon Schiele reste dandy (on dirait "classe" aujourd'hui) jusque dans ses impudeurs. Ses dessins sont souvent dérangeants, mais restent pour la plupart parfaitement soutenables. Il souffre somme toute avec beaucoup d’élégance graphique.
 

      Egon Schiele ne semble pas beaucoup s’aimer lui-même - enfin, c'est en tout cas le message qu'il veut faire passer - ou alors il prend plaisir à torturer son double pictural ; il est sa propre marionnette, son « dopplegänger » (un sosie inquiétant de la culture germanique).
 

Cependant, on comprend mieux les tableaux d’Egon Schiele en les inscrivant dans le contexte particulier de Vienne en 1910 : l’expressionnisme ne concerne pas que les arts plastiques, et Schiele est un amateur de danse qui va aux spectacles expressionnistes (on parlait alors de « danse libre ») d’Isabella Duncan ou des sœurs Wiesenthal. Tout comme dans la pantomime (le célèbre mime Erwin van Osen fût l’un de ses meilleurs amis), le corps se casse, l’angle est préféré à la courbe, le geste est exagéré jusqu’à la caricature, le masque est tragique pour mieux personnifier le sentiment.

(D’après un article de Itzhak Goldberg)


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         Vincent Van Gogh (1853 – 1890) : autoportrait dédicacé à Paul Gauguin   1888 

"On dit - et je le crois volontiers - qu'il est difficile de se connaître soi-même, mais il n'est pas aisé non plus de se peindre soi-même".
                                                                                                              
   (à son frère Théo en 1889).
 
Et encore :

"Je voudrais faire des autoportraits qui un siècle plus tard aux gens d'alors apparussent comme des apparitions. Donc je ne cherche pas à faire cela par la ressemblance photographique mais par nos expressions passionnées, employant comme moyen d'expression et d'exaltation du caractère notre science et goût moderne de la couleur ».

 

     Vincent Van Gogh envoie à Paul Gauguin cet autoportrait, en lui demandant de venir le rejoindre dans la ville d'Arles où il espère fonder une communauté d'artistes inspirés par l'art japonais. Gauguin, financièrement aux abois, sera le seul à accepter, et le regrettera probablement. Pourtant, Vincent Van Gogh n'a guère menti sur lui-même dans cet autoportrait de trois-quarts, le crâne rasé, l'air d'un vrai bagnard (d'un bonze japonais d'après lui) au regard fixe et inquiétant.
Gauguin aurait du se méfier.

    Quelques semaines plus tard, après une cohabitation particulièrement pénible depuis trois jours (des différents d’ordre artistique, une pluie incessante qui les empêche de sortir)), Van Gogh menace Gauguin avec un rasoir ; celui-ci l'arrête "d'un seul regard", dira t-il (mais nous n'avons que sa version).

Quelques heures plus tard, Van Gogh se tranche l'oreille, l'enveloppe dans un morceau de tissu et va l'offrir à une prostituée qu'il connaissait bien ; sans trop s'émouvoir, celle-ci prévient la police qui trouvera le lendemain l'artiste à moitié mort dans son lit.

 


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Vincent Van Gogh (1853 – 1890) autoportrait dit "l'homme à la pipe" 1889  huile sur toile  51 x 45 cm

     

  Quelques jours après le fameux épisode de l'oreille (voir tableau précédent) Vincent, qui s'est remis, réalise un nouvel autoportrait, sous le même angle, sur fond rouge. Le bandeau est bien en évidence...

Van Gogh réalisera des autoportraits tout au long de sa vie, il nous en reste en quarantaine environ : l'une des plus intéressante série de l'histoire de l'art, bien qu'elle ne recouvre pas une très longue période comme c’est le cas pour Rembrandt ou Picasso par exemple.

 


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                        Léon Spilliaert (1881 – 1946) : autoportrait au miroir, 1908 

                               

Les attributs : un miroir, auquel l'artiste tourne le dos, une horloge sans aiguille, métaphore du temps arrêté ; à vrai dire, dans ce tableau, l'artiste semble déjà mort, il se projette dans le regard de son spectateur de l’avenir.

 

                                        Léon Spilliaert (1881 – 1946)  autoportrait

 

 


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James Ensor (1860 – 1949): « autoportrait aux masques » 1899  huile sur toile  120 x 80 cm

   

             Ensor est un vrai maniaque de l’autoportrait : cent-douze  en soixante-dix ans ! Dans les plus célèbres d’entre eux, il se met en scène, à l’aide de différents déguisements, dans des scènes inspirées par le carnaval, le grand guignol, et le thème omniprésent de la mort. Pour cette raison, pour son goût aussi d’un dessin simplifié soutenu par des couleurs extrêmement vives, souvent à base de complémentaires, il est classé comme précurseur (celui qui vient avant) des expressionnistes (comme Van Gogh, Munch et Schiele)

           Son humour est  grinçant, son carnaval n’est pas gai, sa vision du monde franchement pessimiste. Dans cet « autoportrait aux masques », il se représente dans un monde d’apparences où les autres sont réduit à des masques, chacun ne reflétant caricaturalement qu’une seule émotion, comme dans le théâtre grec. Lui seul serait «normal » ; mais ce chapeau en plume (qu’il a utilisé dans d’autres autoportraits), cette moustache qui s'égare ?

Ensor se représente comme le peintre qu’il est, entouré des créatures qui peuplent habituellement ses tableaux. L’idée centrale est celle de la solitude et de l’incompréhension.

 


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Salvador Dali (1904 – 1989) "autoportrait mou avec du lard grillé" 1941    61 x 51 cm

                                  

"Toute mon adolescence, j'ai pris le vice de considérer que je pouvais tout me permettre par le seul fait que je m'appelais Salvador Dali. Depuis, et durant tout le reste de ma vie - j'ai continué à me comporter de la même façon et ça m'a réussi"
(Salvador Dali cité par Pascal Bonefoux)

 

     Bien sûr, il y a beaucoup d’humour et d'auto-dérision dans ce tableau de Salvador Dali, qui s’auto-caricature en peintre surréaliste. Dali fait du Dali, il joue avec ce qu’il sait que nous savons de lui.


 

                            

                               D'après Sofonisba Angussola, Dali peignant son soft self portrait

Tableau (auteur ?)  représentant Dali  en train de réaliser son autouportrait, le tout exécuté "à la manière de Sofonisba Angussola (une artiste italienne du 16 ème siècle).

 

 
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         Frida Kahlo (1907 – 1954) : "la colonne brisée" 1944   huile sur toile  40 x 31 cm

   

   "Si je me peins, c'est parce que c'est le sujet que je connais le mieux".

    Frida Kahlo a 37 ans lorsqu'elle réalise cet autoportrait d'elle en "martyre", très coloré, à la manière mexicaine. Trente années de souffrances physiques : une poliomyélite à 6 ans, qui, après l'avoir longtemps clouée au lit, la laissera partiellement handicapée des jambes ; surtout, un grave accident de bus à 18 ans, alors qu'elle venait d’entreprendre des études de médecine.
 

La colonne vertébrale fracassée, en permanence corsetée d'acier  pour pouvoir tenter de continuer à mener une vie "normale"

A l'hôpital, on lui a tendu un miroir et donné une boîte de peintures, elle s'est mise à peindre et n'a plus arrêté.

    Chez Frida Kahlo, autoportraits et douleur sont inséparables, au point qu'il est presque possible de parler de thérapie par l'art : se représenter pour pouvoir s’accepter.

 

                                                     
                                                                         Diego Riviera et Frida Kahlo

 

         Douleurs physique, souffrances morales aussi : son mari, le peintre Diégo Riviera, le plus célèbre des peintres mexicains de l'époque, la quittera malgré tous ses efforts pour le retenir. Elle aura essayé, en vain, d'avoir des enfants, et de ce désir inassouvi, de sa fausse couche même, elle fera des tableaux

Elle se mêle un peu de politique, correspond avec Léon Trotski, venu fuir Staline jusqu'au Mexique. Elle rencontre les surréalistes, André Breton notamment, et accepte un temps cette étiquette : peintre "surréaliste", mêlant la réalité au rêve, et dans son cas plus exactement au cauchemar.

Elle rompra cependant avec les surréalistes, lassée des outrances idéologiques de Breton (qu’elle définira comme un intellectuel sectaire), et ira en 1930 s'installer à San Francisco, puis à New York.

 


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Norman Rockwell  (1894-1978) : triple autoportrait  1960   huile sur toile   113 x 88 cm

 

Notez  comme attributs les reproductions de quatre autoportraits historiquement très connus (Dürer, Rembrandt, an Gogh Gogh, Picasso, Van Gogh)…

Autant qu’un véritable autoportrait, il s’agit ici d’une exercice très savant et plein d’humour...

 

                                                      
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                                                       Pablo Picasso photographié par Doisneau

    Pablo Picasso a laissé une œuvre considérable, ne serait-ce qu’en quantité, ne serait-ce que par son impact sur toute la création artistique du 20ème siècle.

    Ce qui est notamment intéressant dans les trois autoportraits qui suivent, c’est la façon dont ils témoignent de l’évolution de son style entre 1906 et 1972. L'artiste finit par se confondre complètement avec son style, avec son oeuvre...

 

                                                         
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Pablo Picasso (1881-1973) : autoportrait en 1906 (huile sur toile, 81 x 60 cm, Paris, musée Picasso)

 

                                             

Picasso a 25 ans. Son style est encore réaliste, c’est sa période « bleue ». Il se représente en homme déjà mûr, sans artifice, le plus simplement possible. L’idée centrale est celle du dénuement, de la solitude.

                                          

       

Pablo Picasso (1881-1973) : autoportrait en 1907 (huile sur toile, 56 x 46 cm, Paris, Prague)

          

Comme Matisse, Picasso aurait pu dire : « je ne fais pas une tête, je fais un tableau ».

Picasso est  désormais en train de développer le style cubiste qui le rendra célèbre ; les traits sont simplifiés, géométrisés, le visage se transforme en masque, les yeux eux-mêmes vont bientôt disparaître. Il n’y a plus vraiment de recherche de la ressemblance physique, l’artiste commence à se confondre avec son style.

La même année, il peindra « les demoiselles d’Avignon », manifeste pictural du cubisme.

 

                      

 

Pablo Picasso (1881-1973) : « autoportrait face à la mort »  en 1972  (crayon et pastel sur papier, 65,5 x 50,5 cm, Tokyo)

 

                               

Picasso a écrit : « toute ma vie, j’ai cherché à dessiner comme un enfant ». Dans ce tableau, son dernier autoportrait, peint à l’âge de 92 ans) Picasso a peut-être réussi effectivement à redevenir un enfant craintif, qui exprime simplement sa détresse.

 Si Picasso avait conservé le style réaliste de sa période bleue, il ne serait sans doute pas devenu l’artiste emblématique du 20ème siècle, celui qui fut de toutes les avant-gardes. Si l’on juge Pablo Picasso à l’aune de la ressemblance de ses tableaux avec la réalité, on passe bien sûr complètement à côté de son œuvre.

    Peu autant que lui ont aussi bien illustré par leur œuvre la célèbre citation de Maurice Denis :

« Se rappeler qu’un tableau – avant d’être un cheval de bataille, une femme nue, ou une quelconque anecdote – est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées »

 


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                             Roman Opalka (1931-)  : Opalka 1965/1    détails

 

      Lorsqu'il termine une journée de travail, Opalka prend une photographie de lui-même dans des conditions invariablement identiques d'une photo à l'autre : fond blanc, chemise blanche, éclairage blanc, et toujours la même expression sur le visage. Il montre ainsi le passage du temps, et inscrit cet autoportrait dans la durée d'une vie d'adulte.

 

    "Ma décision de photographier mon visage procède de la nécessité de ne rien perdre de la captation du temps. Je devais trouver un dispositif pour qu'il ne s'échappe point, même lorsque je ne peignais pas. Parce que sur mon corps s'enregistrent les changements aussi bien du temps, défini par les nombres que je trace sur une toile ou sur des cartes de voyage, que du sommeil et des autres activités de ma vie. Il me fallait en intégrer les marques dans mon programme. Ma démarche ne manifeste rien d'autre que la durée d'une vie"

 


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                               Francis Bacon (1909-1992) : étude pour un autoportrait   1980

                           

 "Je déteste mon propre visage, mais je continue à me peindre du fait seulement que je n'ai pas d'autres gens à peindre. Il est vrai que chaque jour dans la glace je vois la mort au travail, c'est l'une des plus jolies choses qu'ait dites Cocteau. Il en est de même pour chacun"   (Francis Bacon).

 

       Pour Francis Bacon, qui adorait les radiographies, l'image doit sembler venir de l'abstraction, mais rester quand même une figuration qui cherche à transmettre une émotion de la manière la plus violente possible.

 


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Lexique : 

 

Archétype           : modèle primitif, ou idéal.


Charismatique     : qui possède du charisme, la capacité à entraîner les autres, à être écouté.

 

Contemporain      : un contemporain  vit « à la même époque ». Van Gogh est contemporain de Gauguin. L’art contemporain, c’est l’art d’aujourd’hui, celui qui est en train de se faire.

                                                                                                  
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Doppelgänger     : Doppelgänger est un mot d'origine allemande signifiant « sosie », employé dans le domaine du paranormal pour désigner le double fantomatique d'une personne vivante, le plus souvent un jumeau maléfique, ou le phénomène de bilocation (ou ubiquité), ou bien encore le fait d'apercevoir fugitivement sa propre image du coin de l'œil. Dans certaines mythologies, voir son propre doppelgänger est un augure de mort, et un doppelgänger vu par des amis ou des proches est un signe de malchance ou de maladie à venir (Wikipédia)

 

Fragmenté             : partagé en différents et nombreux morceaux

 

Humaniste            : qualifie une personne ayant la connaissance des langues et des littératures anciennes.

           

Lettrine               : grande lettre commençant un paragraphe. Au Moyen-Age, elle est particulièrement travaillée, et devient fréquemment un tableau miniature.

 

Mécène                 : personne qui soutient financièrement une cause, un artiste.

           

Narratif                 : un style narratif raconte une histoire (par exemple, la bande dessinée)

 

Prométhée             : Titan qui donna le feu aux hommes avant d'être puni par Zeus : un vautour venait lui dévorer toutes les nuits un foie qui repoussait le lendemain. Le terme désigne celui qui aide, qui « éclaire » l’humanité.

 

Stéréotypé             : un stéréotype est une idée (ou une réalisation) banale toute faite et sans originalité

 

Vasari                     : Peintre, architecte et historien italien du 16ème siècle, considéré le fondateur de l'histoire de l'art. Auteur d’une « vies des plus illustres architectes, peintres et sculpteurs italiens », une source essentielle d'informations sur l'art et les artistes de la Renaissance italienne.

 


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