Ressource - couleur et lumière
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                                       COULEURS et lumière    Dominique Leblanc 2013

 

                      

     

                                          installation de Gabriel Dawe : des fils de couleur tendus sur des clous

 

 

 

      

 

                  

 

INTRODUCTION     De même que la ligne fait le dessinateur, la surface colorée fait le peintre. Bien sûr, un tableau commencera souvent par le tracé des contours, c’est à dire par un dessin, mais l’effet général dépendra surtout de la composition et des contrastes de couleur employés.

 

      Contrairement à ce que laisse entendre l’expression « des goûts et des couleurs, ça ne se discute pas », il existe une science des couleurs. D’abord celle des physiciens, qui nous expliquent pourquoi et comment nous voyons; ensuite une connaissance « artistique », basée notamment sur l’utilisation d’un certain nombre de contrastes : un groupe de couleurs, disposées ensemble sur une surface peinte, produira un effet plus ou moins harmonieux, plus ou moins expressif, de la même manière qu’un groupe de notes jouées ensemble produira un accord plus ou moins agréable aux oreilles.

        Il en va ainsi en arts plastiques, mais aussi dans la mode vestimentaire, et même dans l’art culinaire !

 

Par ailleurs, la couleur est également utilisée en fonction de codes, lesquels peuvent varier suivant les pays, suivant les époques : par exemple, le rouge, dans nos sociétés est souvent utilisé pour signaler un danger, le noir est la  couleur du deuil, le blanc est le  symbole de la pureté.

 

       Lorsque l’on parle d’art, il faut éviter d’opposer les couleurs « de la réalité » aux couleurs « inventées », « irréelles ». En effet, un soleil peut-être jaune, blanc, orange ou rouge, suivant l’heure de la journée, et si un peintre souhaite le représenter vert ou noir, pourquoi pas (après tout, un soleil vu à travers des lunettes bleues semble vert).

 

 

 

Physique élémentaire de la lumière

 

 

                          Lumière et couleurs sont indissociables

 

 

            La couleur n’existe que par la lumière, et disparaît avec elle. Chaque chose, à moins d’être transparente, a une couleur qui lui est propre. Néanmoins, la valeur, la nuance de cette couleur dépendent de l’intensité de la lumière reçue, ainsi que de l’environnement immédiat de l’objet. Une orange éclairée par une lumière bleue n’apparaîtra certainement pas orange !

 

    lorsque l’on dit d’un fruit qu’il est  « orange », cela ne veut pas dire que tous les fruits du même type auront exactement la même teinte, à n’importe quel moment de la journée et à n’importe quel endroit.

 

Mais d’abord, comment les savants parlent-ils de la lumière ?

 

 

 

 

                     

                                            
                               Les ondes électromagnétiques : une grande famille.

 

    Pour les savants, la lumière est une onde électromagnétique dont l’origine, pour l’essentiel, est le soleil. Mais sa rapidité de vibration est beaucoup plus importante que celle du son, par exemple : le son fait du 335 mètres/seconde, la lumière du 300 000 kilomètres/seconde !
La lumière d'un laser mettra une  seconde pour atteindre la lune. Et si le soleil devait disparaître, avalé par Galacticor, vous auriez encore huit minutes avant de vous en rendre compte.

 

 

 

 

          

 

Mais qu’est-ce qu’une onde ? pour parler simplement, c’est une vibration qui transporte non pas de la matière, mais de l'énergie : en lançant un caillou au milieu d’un étang calme, nous provoquons  des ondes concentriques qui se dirigent de l’endroit de l’impact vers les berges. Celles-ci reçoivent l'information, et la renvoient !

 

Et oui, les ondes sonores comme les ondes lumineuses ont la propriété de pouvoir "rebondir" lorsqu'elles rencontrent un obstacle. Un écho, c'est une onde sonore qui "rebondit", un arc-en-ciel, ce sont les ondes lumineuses qui se diffractent lorsqu'elles rencontrent de la vapeur d'eau.

 

 

 

 

      Cependant, les ondes lumineuses sont incolores : c’est notre cerveau qui les « traduit » en couleurs.

 

 

 

 

                 

                         

                                              L'expérience du prisme d'Isaac Newton

 

     Lorsque l'on fait passer un pinceau de lumière pure du soleil à travers un prisme, elle se décompose en une série de couleurs : le SPECTRE SOLAIRE (ou "couleurs de l'arc-en-ciel").
Cette expérience a été réalisée pour la première fois en 1676, par le physicien Isaac newton.

 

 

                                

 

  

   Newton a également présenté l'expérience "inverse" : en faisant tourner très vite un disque sur lequel avaient été peintes les couleurs du spectre solaire. On obtient du blanc.

 

                          

 

                           

                                                 primaires, secondaires, tertiaires

 

     Cependant, en réalité, le spectre solaire ne contient que  trois couleurs, ce sont les trois couleurs PRIMAIRES. Elles sont indécomposables et toutes les autres teintes s'obtiennent par les mélanges de ces trois couleurs fondamentales.

 

 

 

 

Je retiens pour le contrôle

 

 

 

   La lumière est une onde composée de photons. Le photon est une particule infinitésimale (elle n'a aucun poids). Rien ne va plus vite dans l’univers qu’un photon, comme l’a démontré Albert Einstein. En rebondissant (ou pas) sur les matières, les photos percutent notre rétine et se transforment en ondes électriques : nous voyons alors les couleurs.

 

 

  Les trois couleurs primaires sont le rouge magenta, le bleu cyan, et le jaune. En les mélangeant, il est possible d’obtenir toutes les autres.

 

  Les couleurs secondaires, obtenues en mélangeant deux primaires, sont le vert, l'orange, et le violet.

 

 

 

  Modifier la valeur d’une couleur, c’est moduler sa luminosité, la rendre plus claire ou plus foncée : il suffit pour cela d’ajouter du blanc ou du noir.

 

  Modifier la nuance d’une couleur, c’est lui ajouter en petite quantité une autre couleur.

 

  On appelle un ton pastel une couleur à laquelle on a ajouté beaucoup de blanc

 

 

 

 

 

  Si nous voyons des couleurs différentes, c’est parce que les matières contiennent des pigments qui renvoient différemment les photons. C’est à partir de pigments naturels (par exemple minerais, coquillages) que sont fabriquées la plupart des couleurs du commerce, grâce à différents procédés chimiques ; elles sont dissoutes ou broyées dans un solvant (eau, alcool, térébenthine) auquel un ajoute un liant (émulsion acrylique, essence, gomme arabique (aquarelle) huile, œuf, cire, etc.)

 

  Du point de vue d’un physicien, ni le blanc, ni le noir n’existent : le premier, parce qu’il n’est que le mélange des trois primaires, le second, parce qu’il correspond à une absence de lumière. Bien sûr, ce n’est pas le point de vue du peintre, qui dispose d'un tube de blanc et d'un autre de noir.

 

   Le mélange physique des trois primaires en quantité égale donne du blanc (expérience du disque de Newton). Le mélange pictural (chimique) donne une teinte neutre (brun verdâtre).

 

  De nombreux phénomènes physiques observables dans la nature sont basés sur la réfraction de la lumière, l'arc-en-ciel, bien sûr, mais aussi les effets colorés des bulles de savon, des flaques d'essence...

 

  Les couleurs du spectre se fondent graduellement les unes dans les autres, de telle sorte qu'il n'y a pas seulement six couleurs, mais une infinité de teintes que l'oeil humain peine à distinguer.

 

 

                               

 

  La couleur réelle du soleil, c’est le blanc. Mais pour le voir ainsi, il faudrait être dans une station spatiale. Si nous le voyons varier du rouge au orange ou au jaune, c’est parce que l’atmosphère dévie les ondes lumineuses différemment en fonction de l’inclinaison de la terre aux différentes heures de la journée.

 

  Le soleil est généralement représenté jaune, bien qu'on le voit également orange ou rouge, ou blanc. Il s’agit de sa couleur symbolique.
Pour la même raison, une banane sera représentée jaune, bien qu’elle puisse être verte ou noire.

                                                                                 

 

 

Méthode pour obtenir un spectre solaire   Au petit matin ou en fin d'après-midi d'une belle journée ensoleillée, faire jaillir en pluie l'eau d'un tuyau en choisissant comme arrière-plan un fond sombre
d'arbres et en tournant le dos au soleil. On obtiendra un bel arc-en-ciel.

 

 

 

La couleur des objets

 

                        Si les objets ont une couleur, c'est parce qu'ils contiennent des pigments en fonction desquels les surfaces réfléchissent certaines couleurs et absorbent les autres.

 

         

 

-  Une surface bleue  réfléchit les radiations bleues et absorbe les jaunes et les rouges.

 

- Une surface blanche réfléchit toutes les radiations et n'en absorbe aucune.

 

- Une surface noire les absorbe  toutes.

 

 


 

LA FABRICATION DES COULEURS

 

 

                               

 

 

 

   C’est à partir de pigments naturels (par exemple minerais, coquillages…) que sont fabriquées la plupart des couleurs du commerce, grâce à différents procédés chimiques ; elles sont dissoutes ou broyées dans un solvant (eau, alcool, térébenthine) auquel un ajoute un liant (émulsion acrylique, essence, gomme arabique (aquarelle) huile, œuf, cire, etc.)

 

 

 

  Par exemple, le blanc provient de l’oxyde de plomb, ou de l’oxyde de zinc ; le rouge vermillon, c’est du sulfure de mercure, d’où le nom du « mercurochrome ».

 

  Le rouge carmin vient de la cochenille (avec laquelle on fabrique aussi la grenadine) ; la garance vient de la racine d’une plante, le pourpre du broyage d’un coquillage appelé murex. Les jaunes proviennent du chrome, du cadmium, ou d’ocres naturels.

 

   Le jaune indien, lui, provient du broyage des calculs des vaches indiennes ayant mangé des feuilles de manguiers !

 

  Les verts proviennent de terres vertes, ou du cuivre. Le bleu de Prusse était fabriqué autrefois avec du sang séché, le bleu outremer avec des lapis-lazulis (pierres précieuses). On utilise aussi le cobalt, le manganèse…

 

   Les bruns sont généralement des terres (d’ombre, de sienne). Il a même existé au 19ème siècle un brun « momie » fabriqué avec des momies égyptiennes.

 

    Les noirs proviennent du carbone, de la calcination (noyaux de pêche, os, etc..) ou d’oxyde de fer.

    Beaucoup des couleurs que nous pouvons voir ont un nom, souvent trouvé par comparaison avec des éléments naturels : bleu ciel, rouge brique, jaune citron…mais la plupart des couleurs qui nous environnent sont des nuances, des mélanges, des tons ( à noter que même des couleurs en tubes portant le même nom n’ont que très rarement exactement la même teinte)

 

 

 

NOTIONS d’HARMONIE

A quoi ça sert  en classe ?  A choisir des accords de couleurs "sûrs" pour obtenir un effet donné.  A apprécier et comprendre les peintures (etc.)

 

 

     Les couleurs peuvent être classées de différentes manières : par exemple en couleurs chaudes ou froides ; ou alors en couleurs sombres ou claires ; en couleurs vives, ou ternes, en couleurs « gaies », ou « tristes ». Lorsqu’on associe des couleurs venant de groupes différents, on obtient alors un contraste. De nombreuses œuvres picturales sont basées sur l’utilisation d’un contraste prédominant…

Choisir un contraste, c’est choisir une harmonie.

   Bien qu’il existe autant de contrastes que d’associations possibles de couleurs, c’est à dire une infinité, certains scientifiques mais aussi certains peintres ont tenté de réaliser ce que l’on peut appeler une grammaire des contrastes.

La théorie la plus célèbre est celle du peintre Johannes ITTEN. C’est celle que nous reprendrons ici.

Ce peintre (qui fut aussi professeur d’art au Bauhaus) a distingué sept principaux contrastes .

 

Le contraste de la couleur en soi (primaires)

Le contraste clair-obscur

Le contraste de quantité

Le contraste simultané

Le contraste de qualité

Le contraste des complémentaires

Le contraste chaud et froid

 

 

 

 

 

A       LE CONTRASTE DE LA COULEUR EN SOI



Michel-Ange "la Sainte-Famille" (dit Tondo Doni) 1503-1504

           

      Des couleurs pures (non mélangées) mises côte à côte se renforcent mutuellement. Le plus fort contraste de ce type est le contraste de la couleur en soi, également appelé contraste des couleurs primaires : jaune, rouge magenta, bleu cyan

L’effet est toujours spectaculaire, gai, accentué encore si l’on se sert du noir et du blanc.

Ce type de contraste est souvent utilisé dans les arts populaires, et il revient fréquemment dans les miniatures du Moyen-Âge, ainsi que dans les vitraux.

 

Voir : galerie de travaux de sixième consacrée à la couleur en soi

 

 

 

B       LE CONTRASTE CHAUD – FROID

 

 


David Hockney  "dogs" 1995

 

            Par comparaison avec des éléments connus, on dira que le rouge est chaud (comme le feu), le bleu froid (comme de l’eau), et ainsi de suite avec toutes les couleurs du spectre.

Ce contraste permet des effets très pittoresques, et crée une atmosphère de caractère irréel, musical…

Il peut être employé pour suggérer l’éloignement ou la proximité (en effet, ce qui est froid semble « plus loin » dans une peinture), ou simplement pour mettre en valeur telle ou telle partie du dessin.

 

Voici le classement des couleurs, dans l’ordre de la plus chaude à la plus froide :

ROUGE – ORANGE – JAUNE – VERT – VIOLET – BLEU

 

Blanc et noir sont des couleurs un peu spéciales ; en effet, le blanc peut aussi bien être la couleur de la neige que celle du métal en fusion !

Quant au noir, rappelons-nous que ce n’est pas vraiment une couleur…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C       LE CONTRASTE DES COMPLEMENTAIRES

 

 

 

 

Jean Van Eyck  Les Époux Arnolfini 1434
peinture sur bois (82 × 60 cm) du peintre primitif flamand.

 

 

            Les couleurs complémentaires sont des couleurs qui s’intensifient mutuellement lorsqu’elles sont placées côte à côte. Elles donnent un gris coloré lorsqu’on les mélange.

 

C’est un contraste très puissant, presque autant que celui du noir et du blanc…

    Pour renforcer l’éclat d’une teinte, on l’environne de sa complémentaire : une touche de vert paraîtra plus verte sur un fond rouge que sur un fond gris !

 

Il est bien sûr possible d’utiliser dans un tableau plusieurs couleurs complémentaires.

 

            

 

 

                     

                                    Les principales paires de couleurs complémentaires 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D       LE CONTRASTE CLAIR-OBSCUR   (la lumière et les ténèbres)

 

 

 

Rembrandt " la leçon d'anatomie" 1632

 

 

      C’est un contraste très puissant. A son maximum, c’est le contraste du noir et du blanc. Mais toutes les couleurs peuvent être rangées en catégorie clair/foncées, et l’on peut d’autre part les modifier en leur ajoutant du blanc ou du noir (ce qui modifie leur valeur).

En peinture, en dessin, en cinéma, le clair-obscur permet de faire ressortir des éléments lumineux par rapport à un fond sombre. Il est fréquemment utilisé pour donner une connotation dramatique à l’image.

 

 

 

 

 

 

 

E       LE CONTRASTE SIMULTANE

 

 

 

 

le rouge est partout de même valeur

 

 

            Notre œil, pour une couleur donnée, exige en même temps (donc simultanément) sa complémentaire. Cela signifie que la manière dont nous percevons une couleur dépend de son contexte, des couleurs environnantes.

Ce contraste est difficile à mettre en œuvre. Il est à la base de nombreuses illusions d'optique.

 

 

 

 

 

 

F       LE CONTRASTE DE QUALITE

 

 


Paul Klee - "poisson d'or" 1925

 

 

C’est le contraste entre une couleur employée pure et d’autres couleurs, ternes et sans éclat.

Pour ternir une couleur pure, il suffit de la mélanger :

-  Avec du blanc (ce qui donne une teinte plus froide)

-  Avec du noir (ce qui donne aux couleurs une note lugubre)

-  Avec une pointe de sa complémentaire

-  Avec du gris

 

 

 

 

 

 

 

G      LE CONTRASTE DE QUANTITE

 

 



Pieter Brueghel l'ancien - "paysage avec la chute d'Icare"

 

 

            Pour l’essentiel, il s’agit de donner à une couleur une importance quantitative déterminante dans la composition d’un tableau.

Poussé à l’extrême, nous avons ce que l’on appelle un monochrome, c’est à dire un tableau composé d’une seule couleur !

 

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Documents d'accompagnement : travaux d'élèves

 

 

 

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