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 sujet  

 

 

 

La chambre de Vincent à Arles  1888

huile sur toile.  72 x 90 cm. non signé.  Rijksmuseum Vincent Van Gogh - Amsterdam

 

 

   Vincent écrira à Théo : "C'est cette fois-ci ma chambre à coucher, seulement la couleur doit ici faire la chose, et en donnant par sa simplification un style plus grand aux choses, être suggestive du repos où du sommeil en général. Enfin la vue du tableau doit reposer la tête ou plutôt l'imagination".

 

 

   Cette oeuvre présente deux caractéristiques essentielles, d'un point de vue plastique : une perspective qui semble "tordue", assez peu réaliste (ne cherchez pas un point de fuite), et un emploi symbolique des couleurs. Cette toile influencera entre autres les peintres fauves, et notamment Vlaminck.

 

 


 

  

Votre sujet   

 

                 "Voyageant dans le passé, vous visitez à Arles la chambre de Vincent Van Gogh un jour de 1888. Reconstituez cette pièce au moyen d'une maquette, y compris le mur que l'on ne voit pas. Et profitez-en pour laisser à l'artiste un souvenir du 21ème siècle".

 

 

     Attention, je ne vous demande pas une reconstitution archéologique (elle n'est pas interdite non plus), vous n'êtes pas tenu de coller strictement à la toile ; libre à vous de faire une parodie, un hommage, un détournement,ou un pastiche.

 

 

Contraintes :

 

  • Respectez les proportions de la pièce (voir plan)           
  • Trouvez un dispositif permettant de donner l'impression d'une perspective très marquée, malgré le peu de profondeur de la maquette.Vous devrez choisir un "point de vue" privilégié.

 

 

Moyens :   

 

  • L'ensemble de votre travail tiendra dans une boîte de type "boîte à chaussures" ouverte (ou non) sur un ou deux côtés, avec ou sans couvercle. Vous pouvez également prévoir un système d'éclairage.
  • L'extérieur de l'objet/boîte  sera mis en valeur.

(Cette boîte peut rester en classe, mais une partie des éléments devra être fabriqué à la maison.)

 

 

 

Notions historiques

 

 

       Vous devrez être capable de répondre aux questions suivantes :

 

 

 

Qui était Vincent Van Gogh ?

 

Quelles sont les principales caractéristiques de sa peinture ?

 

Où se trouve la ville d'Arles ? 

 

Quand et pourquoi Vincent Van Gogh s'est-il rendu dans cette ville ? 

 

Que représentait pour lui cette "maison jaune" ?

 

Quels éléments constituaient le mobilier et la décoration de sa chambre ?

 

Pourquoi, dans ce tableau, la perspective semble t-elle "tordue" ?

 

Quelles étaient les intentions de van Gogh lorsqu'il a peint cette toile ?

 

Quand et pourquoi le peintre du t-il quitter cette maison jaune ?

 

 

  Vous trouverez dans la documentation ci-dessous la plus grande partie des réponses

 

 


Notions lexicales

 

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parodie  : imitation d'une oeuvre ou d'un auteur de manière comique

pastiche : imitation du style et de la manière d'un artiste, d'un écrivain

hommage  : témoignage de respect, d'admiration, de reconnaissance

 

perspective/plans   voir lexique

 

 

 




reconstitution de la chambre de Vincent Van Gogh à Arles

 

 

DOCUMENTS

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Lettre de Vincent Van Gogh à son frère Théo - 9 septembre 1888

La Maison Jaune

J'ai un grand souci de moins, maintenant que j'ai trouvé le petit atelier blanc. C'est en vain que j'avais vu un tas d'appartements. Cela te paraîtra drôle que le cabinet d'aisances se trouve chez le voisin, dans un assez grand hôtel, qui appartient au même propriétaire. Dans une ville du Midi il me semble qu'on aurait tort de s'en plaindre, puisque ces administrations sont rares et sales et qu'involontairement on se les représente comme des nids de microbes. D'un autre côté j'y ai de l'eau.

Je demeure dans une petite maison jaune, avec une porte et des volets verts, l'intérieur blanchi à la chaux; sur les murs, des dessins japonais, très colorés; le sol en carreaux rouges. La maison est en plein soleil, le ciel, par-dessus, est d'un bleu profond, et l'ombre, au milieu du jour, beaucoup plus courte que chez nous.

         Ma maison ici est peinte en dehors en jaune beurre frais à volets vert cru, et elle est en plein soleil sur la place où il y a un jardin vert, de platanes, de lauriers roses, d'acacias. En dedans elle est toute blanchie à la chaux et le sol est en briques rouges. Et le ciel bleu intense dessus. Là-dedans je peux vivre et respirer, moi, et réfléchir et peindre.

 

                     

             La maison jaune   Aquarelle de Van Gogh. 25,7 x 31,7 cm.                                la maison jaune en 1935

          Rijksmuseum Vincent van Gogh, Amsterdam.                                  

 

     Van Gogh loua la Maison Jaune, 2, Place Lamartine, non meublée au début du mois de mai. Mais il n'y dormit qu'à la mi-septembre. Il en avait fait repeindre intérieur et extérieur.

    Après son retour des Saintes-Maries au début du mois de juin et dès ce moment l'utilisa comme atelier – c'est là que posaient ses modèles – et comme galerie – il y accrocha ses tableaux, ceux probablement qu'il avait ôtés de leurs châssis et fixés au mur vers le 15 juillet. Dans une lettre à Théo datée du mai, il en avait dessiné l'extérieur très rapidement, de façon imprécise et de mémoire. Simultanément, il avait adressé à son frère trois dessins du jardin public situé en face; dans l'un de ceux-ci en particulier la Maison Jaune apparaissait à l'arrière-plan.

   Il avait acheté quelques ustensiles de cuisine indispensables au début du mois de mai, mais ne fut réellement en mesure de meubler la maison qu'au moment où Théo lui adressa trois cents francs, prélevés sur la somme qu'il avait héritée de l'oncle Vincent, le 8 septembre.

   La location de cette petite maison eut pour Van Gogh une signification affective inouïe. Elle symbolisait son capital, sa sécurité et son affranchissement de la tutelle hôtelière. C'était non seulement une maison, mais encore un atelier et un atelier à partager – par-dessus tout – avec Gauguin dont il attendait la venue prochaine et la création d'une «école» de peintres dans le Midi.

 

         

La maison jaune    dessin à la plume de Van Gogh 1888       La maison jaune    1888  79 x 94 cm  Rijksmuseum

 

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     Le 29 septembre, dans une lettre à Théo, il mentionnait les tableaux récemment achevés. L'un d'entre eux était:

                    «Une toile de 30 carrée représentant !a maison et son entourage sous un soleil de soufre, sous un ciel de cobalt pur. Le motif est d'un dur! mais justement je veux le vaincre. Car c'est terrible, ces maisons jaunes dans le soleil, et puis l'incomparable fraîcheur du bleu. Tout le terrain est jaune aussi. Je t'en enverrai encore un meilleur dessin que ce croquis de tête, la maison à gauche est rose à volets verts, celle qui est ombragée par un arbre. C'est là le restaurant où je vais dîner tous les jours, mon ami le facteur reste au fond de la rue à gauche, entre les deux ponts du chemin de fer. Le café de nuit que j'ai peint, n'est pas dans le tableau, il est à gauche du restaurant. Milliet trouve cela horrible, mais je n'ai pas besoin de te dire que lorsqu'il dit ne pas pouvoir comprendre qu'on s'amuse à faire une boutique d'épicier aussi banale et des maisons aussi raides et droites sans grâce aucune, moi je songe que Zola a fait un certain boulevard dans le commencement de L'Assommoir, et Flaubert un coin du quai de la Villette en pleine canicule dans le commencement de Bouvard et Pécuchet, qui ne sont pas piqués des vers.»

       Van Gogh exclut les jardins de la Place Lamartine de son champ de vision afin de se concentrer sur la maison: l'aile droite du bâtiment de l'avant-plan avec ses volets verts bien évidents. Cette image peinte manque pourtant de réalité. La maison s'élève sur son îlot, en quelque sorte, défendue par des monticules de terre (ou d'herbe coupée, peut-être) vus d'un point de vue légèrement élevé, le bleu de cobalt du ciel est si intense qu'il suggère un ciel nocturne.

      Dans une lettre écrite autour du 9 octobre, Van Gogh demanda à Théo:

          « As-tu vu que le dessin de moi, que j'ai ajouté aux dessins Bernard, représente la maison ? Tu pourras te faire une idée de la couleur. J'ai une toile de 30 de ce dessin-là.»

           Tout comme l'aquarelle du Café de nuit, la présente aquarelle donna à Théo quelques indications sur les couleurs du tableau à l'huile, ainsi qu'une idée générale de la composition. Mais comme il en était si coutumier, Van Gogh fournit une traduction davantage qu'une copie. Le médium de l'aquarelle rend les couleurs translucides si bien que le bleu du ciel est bien moins intense; les verts néanmoins sont plus vifs. Dans le format légèrement plus carré, on observe quelques différences dans la composition même. D'autres changements affectent le bec de gaz de l'angle inférieur gauche et les personnages en mouvement. Les mystérieux monticules (initialement profilés à la mine de plomb) sont moins évidents.

              La maison et la boutique de l'épicier à gauche de la Maison Jaune devinrent ultérieurement un café-bar. Les bombardements alliés de juin 1944 ont considérablement endommagé ce pâté de maisons. La Maison Jaune aurait pu être restaurée. Elle fut démolie.

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La chambre de Vincent à Arles  1888

huile sur toile.  72 x 90 cm. non signé.  Rijksmuseum Vincent Van Gogh - Amsterdam

 

(Remarquez que les couleurs et les détails changent par rapport à la reproduction en haut de la page : il y a eu 3 versions du tableau !)

 

    «J'ai été et suis encore presque assommé par le travail de la semaine passée», écrivait Vincent à Théo le 14 octobre, épuisé par l'exécution de cinq toiles de 30 en une semaine. Il poursuivait en ces termes : « Je ne peux encore rien faire, mais d'ailleurs il fait un mistral de très grande violence, qui soulève des nuages de poussière qui blanchit les arbres de haut en bas sur la lice. Je suis donc bien obligé de rester tranquille. Je viens de dormir seize heures d'un trait, ce qui m'a fait revenir à moi considérablement.»

    Deux jours plus tard il était en mesure d'écrire:

       « Aujourd'hui je m'y suis remis. J'ai encore les yeux fatigués, mais enfin j'avais une nouvelle idée en tête et en voici le croquis. Toujours toile de 30. C'est cette fois-ci ma chambre à coucher tout simplement, seulement la couleur doit ici faire la chose en donnant par sa simplification un style plus grand aux choses, être suggestive ici du repos ou du sommeil en général.

    Enfin la vue du tableau doit reposer la tête ou plutôt l'imagination. Les murs sont d'un violet pâle. Le sol est à carreaux rouges. Le bois du lit et les chaises sont jaune beurre frais, le drap et les oreillers citron vert très clair. La couverture rouge écarlate. La fenêtre verte. La table à toilette orangée, la cuvette bleue. Les portes lilas. Et c'est tout – rien dans cette chambre à volets clos.

La carrure des meubles doit maintenant encore exprimer le repos inébranlable. Les portraits sur le mur et un miroir et un essuie-mains et quelques vêtements. Le cadre – comme il n'y a pas de blanc dans le tableau – sera blanc... J'y travaillerai encore toute la journée demain, mais tu vois comme la conception est simple. Les ombres et ombres portées sont supprimées, c'est coloré à teintes plates et franches comme les crépons.

     Cela va contraster avec par exemple «La Diligence de Tarascon» et le «Café de nuit». Le lendemain, 17 octobre, il écrivait: «J'ajoute encore un mot pour te dire que j'ai terminé cet après-midi la toile représentant la chambre à coucher... Cette chambre à coucher est quelque chose comme cette nature morte des romans parisiens... Mais je crois que la facture en est plus mâle et plus simple. Pas de pointillé, pas de hachures, rien, des teintes plates mais qui s'harmonisent.»

    Le jour même il écrivait à Gauguin et lui adressait une esquisse du tableau :

             «Dites donc, je vous écrivais l'autre jour que j'avais la vue étrangement fatiguée. Bon, je me suis reposé deux jours et demi, et puis je me suis remis au travail, mais n'osant pas encore aller en plein air. J'ai fait, toujours pour ma décoration, une toile de trente de ma chambre à coucher, avec les meubles en bois blanc que vous savez. Eh bien, cela m'a énormément amusé de faire cet intérieur sans rien, d'une simplicité à la Seurat. A teintes plates, mais grossièrement brossées, en pleine pâte, les murs lilas pâle, le sol d'un rouge rompu et fané, les chaises et le lit jaune de chrome, les oreillers et le drap citron vert très pâle, la couverture rouge sang, la table à toilette orangée, la cuvette bleue, la fenêtre verte. J'aurais voulu exprimer un repos absolu par tous ces tons très divers, vous voyez, et où il n'y a de blanc que la petite note que donne le miroir à cadre noir (où fourrer encore la quatrième paire de complémentaires là-dedans).»

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       «Repos absolu» avait écrit Van Gogh au sujet d'un tableau que l'on a souvent interprété comme la manifestation d'un désordre mental, attesté notamment par les distorsions spatiales. Ces interprétations s'étayaient sur l'hypothèse d'une chambre rectangulaire. Or voici ce qu'était son plan :

De là le mur de droite résolument diagonal: les distorsions ne sont donc autres que celles du plan insolite de la chambre que Van Gogh observa et «reçut» sans éprouver le besoin de les corriger.

    Après sa première hospitalisation, Van Gogh écrivit à Théo:

      «Lorsqu' après ma maladie je revis mes toiles, ce qui me semblait le mieux était la chambre à coucher.»

     Cette toile fut expédiée - avec d'autres à Paris en mai 1889, mais aussitôt arrivée Théo écrivait à son frère  pour lui dire qu'elle avait été endommagée. Le 16 juin, il écrivait à Vincent:

    «Je te renverrai «La Chambre à coucher», mais tu ne devrais pas retoucher à cette toile-ci. Cela peut se réparer. Copie-la et renvoie alors celle-ci pour que je la fasse rentoiler.»

                                

                                                                            Deux esquisses de Vincent Van Gogh

 

      Au début du mois de septembre 1889 Van Gogh disait avoir achevé une copie du tableau et, à la fin de ce même mois, qu'il en avait exécuté une petite version à l'intention de sa mère et de sa sœur Wil.

    Les trois versions accusent des différences; celles des tableaux accrochés aux murs ne sont pas les moindres. Dans la présente version, un paysage non identifié encadré de noyer est accroché au-dessus de la tête du lit à l'endroit où figurait un portrait de la mère de l'artiste, visible encore dans la première esquisse. Au-dessous des portraits d'Eugène Boch et du Zouave Milliet  accrochés au mur latéral dans leur cadre de chêne d'acquisition récente sont très vraisemblablement des estampes japonaises (voir bas de la page).

 


ICONOGRAPHIE COMPLEMENTAIRE

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                                              "portrait d'Eugène Boch"  60 x 45 cm                     Photographie d'Eugène Boch vers 1888

                                                                     Vincent Van Gogh     Portrait du zouave Milliet    60 x 49 cm

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La famille van Gogh En haut, les parents : Theodorus et Anna Cornelia van Gogh. En bas, les six enfants (de gauche à droite). : Vincent Willem à l'âge de 19 ans et une des quatre photographies connues de lui, Anna Cornelia, Theodorus dit Theo, Elisabetha Huberta, Willemina Jacoba et Cornelis Vincent.

 

                                     

                     Vincent Van Gogh  Plum Tree in Bloom 1887           Vincent Van Gogh   Japonaiserie  d'après Hiroshige

   A l'époque de Vincent Van Gogh, l'Europe découvre l'art japonais à travers les estampes ; Vincent peignit 3 copies de ces "japonaiseries" comme l'on disait alors. C'est dans l'espoir de trouver à Arles des paysages ressemblant à ceux du Japon qu'il se rendit à Arles.

 

   La plupart des textes et des documents reproduits ici proviennent de l'ouvrage "Van Gogh en Arles"  de Ronald Pickvance Skira Art Selection ed. 1984

 

 

 

Tombes de Théodurus et Vincent Van Gogh - cimetière d'Auvers sur Oise

 

     Auvers-sur Oise est la dernière ville où résida Vincent Van Gogh, et où lui et son frère Théo sont enterrés. Elle n'est pas très loin de Paris, et l'on peut y retrouver, bien conservés,  un certain nombre de sites dont il a fait le sujet de ses tableaux (l'église, l'auberge Ravoux, la mairie, les champs...).

Sa dernière chambre, celle où il est mort, peut encore être visitée.

 

 

 

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